Nos services

Accompagnement à la plantation

Nous accompagnons les propriétaires privés et agriculteurs qui souhaitent replanter ces anciennes variétés, en assurant partiellement ou totalement leurs chantiers de plantation et la conduite de la taille de formation des jeunes arbres.

  • Visite du site d’exploitation

  • Plan de plantation

  • Choix des variétés

  • Greffe de variétés locales si souhaité

  • Préparation des trous plantation

  • Fourniture des tuteurs, poches grillagées de protection contre le campagnol, liens, et mise en place

  • Choix des protections (gibier, ovins ou bovins) et mise en place

  • Fourniture des plants greffés en haute tige 10/12

  • Apport de compost à la plantation

  • Taille à la plantation

  • Suivi des arbres pendants 5 ans : taille de formation,

  • Fiche descriptive pour chaque variété plantée

Des aides de soutien à la rénovation et la plantation de vergers sont possibles. Nous pouvons vous aider à constituer ces dossiers de demande. Les plantations sont uniquement réalisées en novembre et décembre, afin d’assurer un taux de reprise maximum. N’hésitez pas à nous consulter.

Vous trouverez également sur cette page une série de conseils pour la plantation et l’entretien de vergers traditionnels hautes tiges.

Vergers de Fagny

Considérations générales

Planter un arbre fruitier hautes tiges ne s’improvise pas. Évitez les zones humides, les fruitiers n’aiment pas avoir les pieds dans l’eau. De plus, les fonds de vallée sont plus sujets aux gelées tardives.

Préférer les expositions sud. Laissez-lui suffisamment d’espace. En verger traditionnel, des écarts de 8 x 12 m ou de 10 x 10 m sont conseillés. En poirier hautes tiges, 12 x 12 m est préconisé.

La plupart des pommiers et poiriers ne sont pas auto-fertiles, il faut donc avoir à proximité du pommier ou poirier que vous plantez une seconde variété fleurissant au même moment et dont le pollen est compatible. Il existe des tableaux qui renseignent sur les groupes de floraison (dates) et la comptabilité du pollen. Mais ces informations n’existent pas toujours, faute d’avoir été étudiées pour chaque variété. Vous minimiserez le risque d’infertilité si votre arbre se trouve à proximité d’autres pommiers, si un apiculteur a installé son rucher, et s’il existe déjà une multitude d’autres pommiers ou poiriers aux alentours.

Dans nos vergers, nous plantons par groupe de floraison, et à l’intérieur d’un groupe de floraison, par période de maturité, pour une meilleure gestion du pâturage et de la récolte. Il faut en effet enlever le bétail un mois avant la récolte pour constituer un matelas d’herbe et amortir les chocs lors de la chute des fruits destinés à la fabrication des jus. Les fruits de tables sont récoltés manuellement.

La plantation

Planter en novembre permet de garantir un taux de reprise de 100%, en permettant aux arbres de produire des radicelles durant l’hiver et de mieux résister  à des étés ou printemps trop secs.  Ne dit-on pas « à la Sainte Catherine, tout arbre prend racine » ?

Dans nos vergers, les trous de plantation de 80x40x40 cm sont réalisés à la pelle mécanique. Seule la terre des horizons supérieurs est retirée. Nous remuons ensuite le sol avec le godet de la minipelle jusqu’à 80 cm de profondeur, sans la retirer, pour pratiquer un sous-solage, et décompacter l’horizon induré, afin de permettre aux racines de se développer en profondeur.
Nous préparons des poches grillagées, destinées à protéger les jeunes arbres du campagnol terrestre, véritable fléau de nos vergers. Nous utilisons du grillage à poule de maille 13 mm, chaque poche nécessite  1×2,5 m de grillage.

Un tuteur fraisé de 8 cm autoclavé de 2.5 m est enfoncé à la minipelle sur 80 cms de profondeur.
Les poches sont posées au fond du trou, soit à 40 cms de profondeur.

Nous respectons l’ordre des horizons lorsque nous remettons les terres. Dans la littérature, on note régulièrement cette pratique qui consiste à inverser les horizons et à mettre la bonne terre dans le fond du trou. C’est une erreur à ne pas commettre, la vie microbienne du sol qui assure la décomposition de la matière organique est la plus active dans les 15 premiers cm du sol. Nous veillons également à ne jamais enterrer le point de greffe intermédiaire, sinon l’arbre va « s’affranchir », c’est-à-dire que la variété intermédiaire greffée pour la formation du tronc (en général pomme d’or) va prendre le dessus sur le porte-greffe franc qui ne jouera alors plus son rôle. Il faut également bien ramener le grillage autour du tronc jusqu’à la hauteur de la greffe pour protéger l’arbre du petit campagnol des champs. Quelques pelles de compost (fumier andainé et aéré) sont apportées en surface, en évitant de mettre le fumier en contact avec le tronc (risques de brûlure)

Les vergers étant destinés à être pâturés par des bovins, chaque arbre est protégé par un corset métallique vissé au tuteur, et l’arbre est maintenu contre son tuteur à l’aide d’un lien caoutchouc tissé résistant aux UV.

Pour lutter contre le campagnol terrestre, quatre actions sont mises en place : campagne de piégeage systématique à l’aide de pièges topcat, pâturage en rotation, hersage systématique après chaque passage du bétail, et installation de perchoirs à rapaces. Contre ce fléau, le renard est un formidable prédateur et allié. Alors protégez-le.

Vergers de Bréhéville
Vergers de Fagny

La taille de conduite en axe vertical

Nous taillons les arbres en axe vertical, une technique préconisée par Jean-Marie Lespinasse, de l’INRA de Bordeaux. Il s’agit d’un élagage qui vise  à obtenir un bel axe central dominant, autour duquel se répartissent de façon équilibrée des branches secondaires qui, suivant l’âge sont des branches fruitières et en vieillissant, deviennent des branches qui peuvent être comparées à des branches charpentières. Il s’agit d’une conduite douce, simple, s’inspirant de la forme naturelle des arbres, assurant une production rapide et élevée de fruits de qualité, une bonne résistance des branches et enfin, qui ne nécessite que peu de temps pour sa réalisation.  Les arbres conduits de cette façon prennent une envergure nettement plus réduite, développent des branches qui s’arquent naturellement sous le poids des fruits et dont la flèche monte un peu plus haut que les formes classiques. Si l’élagage de formation a correctement été réalisé, l’arbre peut se développer par la suite sans de lourdes interventions d’entretien.
 

L’objectif premier de cette conduite est d’obtenir une cime aérée, d’assurer une bonne pénétration de la lumière au cœur de l’arbre de telle façon que chaque branche reçoive de façon équitable sa dose de lumière et de sève.  Les résultats obtenus conduisent à une moindre sensibilité aux maladies, grâce notamment à une bonne aération de toute la ramure et à un séchage plus rapide des feuilles et des fruits.

La taille de restauration

Si vous avez un ou plusieurs vieux arbres dans votre verger, vous avez une chance incroyable. Ces arbres fruitiers remarquables sont de plus en plus rares.
Ils ont en réserve un potentiel énorme qui est endormi : il suffit de le réactiver !
Si vous vous en occupez, vous pouvez prolonger leur vie en attendant que vos jeunes arbres plantés se mettent en production.

Quand un arbre n’est pas taillé, 80% de sa sève est inutile. Elle a beaucoup de mal à atteindre l’extrémité des branches pour nourrir et développer de nouveaux fruits. La plus grande partie de cette sève est consommée avant d’arriver au bout des longues branches. Elle ne participe pas à la création de nouveau rameaux et de feuilles, ce qui pénalise le développement des racines. Les rameaux à fruits sont plus rares et au bout des branches, et donc difficile à atteindre par la sève. Les fruits sont dès lors moins nombreux et plus petits. Au final il n’y a que peu de nouveau rameaux chaque année et le plus souvent ils sont de faible développement.

Les pommiers non taillés sont plus sensibles à l’alternance, c’est-à-dire qu’ils ne produisent qu’une année sur deux. L’alternance est un phénomène naturel, qu’on ne peut totalement éviter, mais que l’on peut contrecarrer. En effet, lorsque les arbres portent énormément de petits fruits, des phéromones sont produites en quantité par les pépins. Ces phéromones vont induire une mise en repos de l’arbre l’année suivante. Si l’arbre est taillé, il produira moins de fruits, mais plus gros et bien sucrés, et donc moins de phéromones.

Bien souvent dans notre région, les vieux pommiers et poiriers sont envahis par le gui. Si rien n’est fait, ils sont condamnés à disparaître à très court terme. L’urgence est de les débarrasser de ce parasite qui se nourrit de la sève de l’arbre. Une taille de restauration leur donnera de l’air, en éliminant les branches mortes ou nécrosées, et les stimulera à reformer des jeunes pousses.

Échelonnez votre taille sur deux trois ans, particulièrement s’il s’agit d’arbres très anciens et non taillés depuis plus de 10 ans. Si vous y allez trop rapidement, votre arbre risque de se « noyer » dans sa sève et de mourir.

  • La priorité est de rétablir les charpentières, de choisir les branches de la structure de votre arbre.
  • Brossez le tronc et les charpentières pour enlever la mousse et les lichens ainsi que le lierre.
  • Enlevez les branches mortes ou abîmées et cassées.
  • Choisissez comme charpentières les branches les plus horizontales pour le pommier et les plus verticales pour le poirier, afin de former la structure de l’arbre.
  • Éliminez les branches en contact les unes avec les autres, celles qui se croisent, car les frottements sont des portes d’entrée pour le chancre.
  • Éliminez les branches qui reviennent vers le tronc, l’arbre doit s’ouvrir sur l’extérieur. Donnez de l’air à votre arbre, cherchez à aérer la cime, afin d’assurer une bonne pénétration de la lumière au cœur de l’arbre, de telle façon que chaque branche reçoive sa dose de lumière et de sève.
  • Éliminez les branches multi-étagées, en commençant par les branches les plus basses qui ne reçoivent pas de lumière et dont les fruits arriveront difficilement à maturité.
  • Éliminez les rameaux mal placés, qui ne reçoivent pas de lumière, au profit de ceux qui sont jeunes et bien éclairés sur chaque branche fruitière.

Ne taillez pas comme un « coiffeur », en coupant les branches n’importe où pour les « raccourcir ». La coupe doit toujours se faire au point d’insertion des deux branches, à l’aide d’un sécateur, d’une scie arboricole, ou d’une tronçonneuse pour les grosses charpentières.

taille de restauration
Arrosage des vergers
Arrosage des vergers
Arrosage des vergers

L'arrosage

Les jeunes arbres ont besoin d’eau!
 
Qu’ils soient nouvellement plantés ou installés depuis bien plus longtemps, l’eau est essentielle aux arbres fruitiers. Cette précieuse ressource leur permet de croître dans de bonnes conditions, de parfaire la maturité de leurs fruits, mais aussi de mieux se défendre contre les ravageurs et les parasites.
 
Nous connaissons de plus en plus d’épisodes de sécheresse printanière et/ou estivale. Les jeunes plantations d’arbres fruitiers, particulièrement celles de fin d’hiver, peuvent très rapidement souffrir, car elles n’ont pas eu le temps de former des radicelles. Une plantation de fin d’hiver est toujours plus sensible en première année.
 
Pour ces jeunes arbres plantés en février-mars, pensez à leur apporter 10 à 20 litres d’eau chaque semaine, et cela tant que la sécheresse durera. Le binage est aussi une bonne technique. Les anciens disent qu’ « un binage vaut deux arrosages ». Si on laisse les plantes sauvages ou le gazon s’installer au pied des arbres, ces plantes-là récupéreront l’eau d’arrosage ou de pluie en premier avant même que les racines des fruitiers puissent en profiter. Par conséquent, un désherbage minutieux est à prévoir, sinon les arbres risquent d’avoir très soif. Vous pouvez biner régulièrement pour les contrarier, griffer le sol puis pailler derrière. Ainsi, la moindre goutte d’eau pénétrera non seulement le paillage, mais elle descendra aussi jusqu’aux racines de l’arbre. De plus, le paillage limitera l’évaporation, la terre reste fraîche toute l’année. Le paillage est vraiment très efficace de ce point de vue. Pour vous éviter un travail trop fastidieux, vous pouvez commencer par étaler plusieurs couches de carton (vierge d’encre), c’est une technique que j’ai souvent utilisée dans mon potager. Ce tapis aura vite fait de priver de lumière les herbes qu’il recouvre. Ensuite, à l’automne, montez un tas de feuilles mortes puis, lorsque le printemps revient, utilisez les tontes après les avoir laissé sécher quelques heures au soleil pour éviter qu’elles ne pourrissent. En se décomposant, cet assemblage les nourrira et leur fera donc le plus grand bien ! Si vous mettez de la paille, surveillez les campagnols.
 

Mais ne vous précipitez pas pour arroser, faites un sondage à la bêche avant de décider de procéder à un premier arrosage. Il est clair que lorsque l’on commence à arroser les plantations, on active la croissance et il faut alors continuer à arroser régulièrement si la situation perdure. Les arbres pourraient avoir tendance à ne pas faire d’effort pour aller puiser la précieuse ressource en profondeur et développeraient un système racinaire superficiel qui les fragiliseraient.

Sur des grands vergers, nous appliquons la technique suivante: pompage de l’eau à la rivière à l’aide d’un tonneau à lisier de 10 000 litres et redistribution d’environ 60 litres par arbre. Bien sûr, cette technique n’est pas la plus efficace, surtout dans les zones les plus pentues. La vanne d’ouverture est hydraulique, on ne peut donc pas régler le débit pour maximiser la pénétration dans le sol. Mais elle est rapide, réalisée par une seule personne et peut être répétée. Il a fallu 6 heures pour arroser l’ensemble du verger. Néanmoins, nous travaillons sur une adaptation du système, via un tuyau flexible et une vanne manuelle.