Elle est répandue dans le village de Bréhéville du nord meusien et dans les vergers de quelques villages des alentours. Il ne reste que quelques sujets âgés souvent envahis par le gui. C’est une variété que nous nous attachons à sauver de sa disparition à travers une replantation massive dans nos vergers.

Un échantillon de jeunes pousses a fait l’objet d’analyses génétiques – ceci dans le cadre de l’opération CorePom conduit avec l’INRA – pour en conclure que cette variété n’était pas connue dans la collection de pommes que l’INRA s’est constituée dans toutes les régions de France.

Il est décrit dans les cahiers de Lorraine mais avec une erreur sur la conservation de ses fruits, qui est très longue.

Il existe deux versions de l’origine de cette variété. La première, rapportée par Madame Guillaume (95 printemps lorsqu’elle nous l’a racontée) et qui habite chez son fils à Thonne-les-Prés, fait état d’une relation entre un officier américain et une habitante de Bréhéville, « la Marie-Jeanne » – nous n’aurons pas plus de précisions sur la nature de cette relation internationale – durant la guerre de 14-18, qui aurait ramené cet Américain après la guerre vers notre Marie-Jeanne en lui rapportant un exemplaire de cette fameuse pomme. Nous laisserons aux historiens de tout crin de plancher sur la légitimité de cette version.

La deuxième, cette fois-ci défendue par Madame Cécile Guillaume de Bréhéville, prétend que c’est l’instituteur Toussaint qui, dans les années 30, aurait greffé et fait greffer la variété avec pour résultat le peuplement actuel que l’on ne trouve qu’à Bréhéville. Ce qui voudrait dire que les arbres actuels auraient tout au plus 75 à 80 ans. Nous venons de tronçonner un vieux sujet mort, il n’y a pas moins de 90 cernes d’accroissement. Par contre, cela ne nous renseigne pas sur l’origine du premier arbre. Les deux versions ne seraient-elles pas complémentaires ?